Hey Yallah, le spot de Christine cartonne au Maroc

Article : Hey Yallah, le spot de Christine cartonne au Maroc
Crédit: Françoise Ramel

Hey Yallah, le spot de Christine cartonne au Maroc

Hey Yallah
Christine derrière son comptoir chic et sobre, à Tamraght, dans la baie d’Agadir – Crédit Françoise Ramel

Ouvert, branché, international, un lieu génial quoi !

Si vous êtes allée au Maroc, vous savez certainement que les cafés ne sont pas un lieu où il est vraiment plaisant de se poser, pas tant parce que les hommes y occupent le terrain, souvent quasi exclusivement, mais parce que, pour ma part, la présence omniprésente du foot sur les écrans m’insupporte.

J’ai mis du temps à comprendre que Hey Yallah était un lieu où il était possible de s’assoir pour discuter, prendre un verre, au calme, tant l’ambiance contraste avec ce que j’avais croisé sur ma route jusqu’alors. Je passais devant tous les jours, pensant qu’il s’agissait peut-être d’un institut de beauté pour touristes ou marocaines argentées. J’étais suffisamment intriguée pour pousser la porte de cet étrange havre de paix et en savoir plus.

Laissez moi vous parler de cette découverte inattendue.

Christine a quitté le Canada pour le Maroc

A Vancouver, Christine a travaillé pendant neuf ans dans un coffee shop et avait pour projet d’ouvrir son propre lieu. Elle voulait créer son activité en 2020. Le confinement et la fermeture des frontières compromettent ses plans. C’est finalement début 2023 qu’elle ouvre Hey Yallah à Tamraght, en reprenant le concept des grandes chaines de type Starbucks, en indépendante. Le succès est immédiatement au rendez-vous.

Elle aime le mode de vie au Maroc, simple, calme. Rien à voir avec le rythme trépidant de Vancouver ! La jeune femme d’origine chinoise a choisi de s’installer dans une commune touristique en pleine croissance. Christine se plaît dans cette ambiance multi-culturelle. Son café est désormais une référence dans la région. Chaque dimanche, un marché de créatrices favorise de nouvelles rencontres. En anglais, en arabe, en français. La musique techno gérée par un DJ invite à la danse et au lâcher prise, dans une ambiance jeune, décontractée, joyeuse.

Bel exemple de décontraction, de liberté, qui contraste avec le cliché du chef d’entreprise pressé, stressé. Nous sommes au Maroc, bienvenue à Hey Yallah, chez Christine Crédit Françoise Ramel

Selma, marocaine, 20 ans, témoigne

Sur ce marché, je croise Selma. Elle habite à Agadir, où elle a étudié le commerce international. Elle vient d’ouvrir son entreprise de bijoux et se lance dans le e-commerce. C’est la toute première fois qu’elle expose ses créations. Avoir confiance en soi, se préparer à l’échec, être créatif, trouver de nouveaux concepts, voilà comment elle répond à ma question sur les clés de la réussite. Je partage ici l’enregistrement de notre échange spontané. Selma représente cette génération de jeunes marocaines dont le regard est tourné vers l’avenir, un avenir construit par des femmes.

Selma Hey Yallah
Crédit Françoise Ramel

Quand un bijou raconte une histoire, c’est beau.

Selma, 20 ans, créatrice de bijoux, Agadir

Ce jour-là, j’ai pu rencontrer plein de femmes différentes, m’intéresser à leur histoire. Elles étaient marocaines, canadiennes, résidentes au Maroc ou de passage, peu importe. Toutes avaient quelque chose à partager dans l’instant. La veille, un atelier de création de bijoux regroupait d’autres femmes autour d’une américaine.

Privilégier l’essentiel à l’accessoire

Même s’il est question de bijoux ici, je sens bien que toutes ces femmes ont fait un choix. Celui de ne pas passer à côté de ce qui leur semble essentiel pour être elles-mêmes, qu’elles aient 20 ans ou déjà un peu bourlingué de par le monde (pour celles qui ne sont pas bloquées par les démarches de visa ou l’argent). Leur disponibilité, leur joie de vivre, leur sérénité n’est pas de l’insouciance ou de l’indifférence aux affaires du monde.

Parmi ces femmes croisées à Hey Yallah, j’ai rencontré une touriste canadienne en vadrouille avec sa fille pendant trois semaines à la découverte du Royaume du Maroc. Quel moment d’échange dans l’ambiance chaleureuse créée par Christine.

Joanie Landrie est juriste spécialisée. Elle a appelé sa fille Athéna. Le voyage est une part importante dans leur relation. Elles sont parties cette année à Bali, où l’avocate prévoit de se lancer dans l’écriture d’un premier livre. Pour pouvoir assumer un tel choix de vie, Joanie a créé son propre cabinet. Voici son portrait dans l’illustre magazine économique américain, Forbes. L’article date du 20 mai 2024.

ATHENA AVOCAT, Votre Référence en Droit du Sport et de l’Immigration au Canada (forbes.fr)

Hey Yallah, j’y retournerai

C’est aussi cela l’esprit de Hey Yallah. Des vies que tout sépare s’y croisent au gré du hasard, comme si les étoiles avaient le pouvoir de nous guider vers ce lieu magique, à l’écart des routes bruyantes du bord de mer. L’endroit est minuscule, il jouxte un pressing non loin de la mosquée et du souk hebdomadaire. Presque naturellement, la vitrine de Christine se fond dans le décor sans clinquant d’une commune rurale marocaine, prise d’assaut par des surfers du monde entier. Une fois la porte passée, c’est comme si le monde entier était à votre portée, en plus de l’excellent café ou jus de fruits frais, préparée par la maîtresse des lieux.

C’est sûr, si je retourne à Tamraght, ce sera pour venir me poser à Hey Yallah, pas pour savoir comment l’accueil de la coupe de monde de football 2030 au Maroc, en lien avec l’Espagne et le Portugal, rend déjà tout un pays fébrile.

Amazingh ! avec Tarwa N-Tiniri

D’ailleurs, j’ai manqué une belle occasion de retourner dans la magnifique baie d’Agadir en ce début de mois d’août. Mes amis de Ouarzazate, le groupe Tarwa N-Tiniri, jouent le 6 août à Taghazout bay, ça va être un super moment dans un cadre paradisiaque. Je vous laisse aller voir le programme avec un choix de têtes d’affiche qui en dit long sur les moyens mobilisés pour que le nom du festival Amazingh marque vraiment les esprits. Et il s’agit d’une première édition !

« Le nom du festival « Amazingh » vient d’une combinaison inspirée de « Amazigh » et « Amazing ». Cette fusion reflète un équilibre entre le patrimoine culturel de la région et l’expérience extraordinaire que le festival promet d’offrir« , indique l’organisateur Seven PM dans un communiqué.

Ce soir, 2 août 2024, c’est Gims, qui ouvre le bal. Il faut dire que le chanteur congolais est chez lui au Maroc, comme le confirme cet article du magazine Tel quel.

Voir le programme du festival Amazingh

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Je suis moins sensible à tout ce qui brille, si ce n’est le scintillement naturel de l’océan et les étincelles dans les yeux de gens heureux, qu’à l’authenticité de vraies rencontres comme celles que j’ai vécues à Tamraght l’été dernier, loin de tout raffut médiatique, surtout loin du ciel gris persistant, là où je n’ai pas pu me résoudre à passer les vacances : ma Bretagne.

Souvenir d’un si beau dimanche à Tamraght, août 2023, avec Selma devant la vitrine de Hey Yallah – Crédit Françoise Ramel
Instant choisi de mon séjour à Tamraght, j’aime cette photo prise sur le vif, y compris parce qu’elle est floue. Elle est authentique. Jeunes footballeurs marocains croisés dans une cour – Crédit Françoise Ramel
Crépuscule, jeune marocaine en burka jouant au foot sur la plage à Tamraght. Mes yeux n’arrivent pas à se détacher de cette scène – Crédit Françoise Ramel
Extrait du film documentaire que j’ai pensé et co-réalisé au Sahara au printemps 2017 pour Télé Maroc « M’hamid el ghizlane » -Crédit Françoise Ramel
Sur la plage à Tamraght. L’économie touristique au Maroc est un miroir déformant des mondes qui séparent les riches et les pauvres, mais au final les décors eux s’offrent à tous. Crédit Françoise Ramel
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