fanchon

Vous avez dit Droits à l’essentiel ?

Reportage au nord du Niger où les tribus de Touaregs sont confrontées au terrorisme islamiste. Pourtant quelques touristes viennent encore visiter cette région quadrillée par les policiers et l’armée. Les islamistes, de leur côté, offrent de l’argent et un idéal aux jeunes touaregs.

Ou comment la question du djihad se traite en 3’14 au 20h ? Nous sommes en 2010. Flash back

[ Aujourd’hui « Djihad » sur Youtube = 750 000 résultats ]

https://www.ina.fr/video/4291240001010/la-situation-des-touaregs-au-niger-video.html

Séquence d’archive TV où il est bien sûr question du djihad et de la façon dont la misère, sciemment entretenue par les Etats contre les peuples, fait le lit de ce qui semble déstabiliser aujourd’hui nos sociétés occidentales, quand les mises en garde n’ont pas manqué. Mais il n’est encore question ni de décapitation en série, ni de barbarie, tout juste d’argent.

Dans ce reportage, il est par contre déjà question du travail fait par les touaregs eux-mêmes pour mettre en garde leur jeunesse contre le djihad.
Seulement 4 ans plus tard, étrange paradoxe, ce sont des français dont on ne peut limiter les déplacements et empêcher le passage aux frontières qui posent problème à la sûreté nationale.

Dans le même temps, la même administration française empêche de jeunes touaregs de faire leur travail de sensibilisation, au nom du risque d’émigration, alors qu’ils militent à visage découvert en faveur de la paix et rappellent que nier sa culture, basée sur l’accueil, la tolérance, la solidarité, c’est se tuer soi-même.

En Afrique, en ce moment, les pouvoirs publics sont bien contents de pouvoir compter sur les artistes pour faire la propagande sanitaire afin de lutter efficacement contre Ebola, c’est sûrement pour ça que l’autorité qui défend nos intérêts par ambassade interposée ne leur reconnait pas le droit à la mobilité quand il s’agit de faire en sorte que ces artistes sortent de l’anonymat où les confine l’état de délabrement de leur pays ?

Et que disent les nouvelles en Europe ?

Ben que le bicorne de Napoléon  qui s’arrachait aux enchères au prix de 97 000 euros, à Londres en 2005 – PEANUTS (pour parler comme chez Christie’s), cacahuète ! – est désormais propriété d’un roi du poulet pour la modique somme de 1,8 millions d’euros.

https://www.lorientlejour.com/article/896658/le-roi-du-poulet-sud-coreen-achete-le-bicorne-de-napoleon-en-hommage-a-son-esprit-dentreprise.html

bicorne_271115_largeCe week-end en effet, ce couvre-chef qui ne nous fait pas oublier que les guerriers du XXIème siècle continuent à racourcir des têtes comme au Moyen-Age, trônait en bonne place parmi d’autres merveilles et reliques napoléonniennes, visibles à Fontainebleau pour leur vente aux enchères par la famille Grimaldi de Monaco.

J’imagine que ce n’était pas pour contribuer au succès de la semaine de la Solidarité internationale !

Non mais dites-moi que je rêve !

Pour voir les archives INA sur le thème DJIHAD (18 vidéos)

Pour voir le programme de la Semaine de la Solidarité internationale

 


Prix Goncourt : « Pas pleurer » alors !

Le Prix de 5 continents de l'Organisation internationale de la Francophonie sera remis à Kamel DAOUD  le 28 novembre à Dakar, dans le cadre du XVe Sommet de l'organisation. Et pour le Goncourt ? Allez, encore un peu de patience...
Le Prix de 5 continents de l’Organisation internationale de la Francophonie sera remis à Kamel DAOUD le 28 novembre à Dakar, dans le cadre du XVe Sommet de l’organisation. Et pour le Goncourt ? Ben, non , pas cette fois !

« Le français est une langue d’infraction, de dissidence, d’imaginaire et de libération. »

KAMEL DAOUD

« Et après la libération, il faut de la liberté »

A écouter en podcast sur France Inter, l’interview de Kamel Kaoud à la veille d’un prix Goncourt qui rapelle que la littérature « française » a tout à gagner à se réclamer de la littérature en langue française, pour lutter contre le nombrilisme grandissant et l’obscurantisme qui se réclament des mêmes frontières qu’ils transgressent sans gêne pour nourrir violence, mépris de la différence, avec ou sans visage, mais au coeur même souvent des institutions censées défendre les libertés individuelles, l’égalité et la diversité.

La culture n’a pas de jambes, c’est pour cela qu’il faut la porter, l’humanité n’aura que l’avenir qu’elle saura défendre au prix de sa capacité de lutter au présent, collectivement contre toutes les agressions qui ternissent et méprisent jusqu’à la définition même du VIVANT. Kamel DAOUD par son parcours, par ses choix, rend le plus bel hommage qui soit à la construction du sens de la vie.

Ecrivain et journaliste, Kamel DAOUD décrit parfaitement la question des enjeux qui sont les nôtres en ce début de XXIème siècle quand il dit, si simplement, où se situe la différence entre le travail de l’écrivain et celui du journaliste : fabriquer du sens, fabriquer de l’actualité, ce n’est pas la même chose. Il serait urgent que nos sociétés dites modernes revendiquent, comme au temps des indépendances, une nouvelle forme d’émancipation pour redonner du sens à ce qui n’est, en fin de compte, que notre histoire peu commune, ou en tout cas de moins en moins perçue comme telle, quand elle tend à la médiocrité, au renoncement, au lieu de nous garder confiants et avides d’imaginaire, plus prompts à grandir qu’à hair.

https://www.franceinter.fr/emission-boomerang-kamel-daoud-nomme-linvisible-dans-meursault-contre-enquete

A écouter également, une interview réalisé à Marseille le 27 octobre dernier

https://www.journalzibeline.fr/programme/meursault-contre-enquete-un-entretien-avec-kamel-daoud/


VOIX DU SAHARA : rencontre avec Zeidi Ag Baba

La projection de « Woodstock in Timbuktu » aura lieu ce jeudi à 20h30 au Cinéma REX à Pontivy et sera suivie d’un échange avec Zeidi AG BABA, chanteur-compositeur, fondateur du groupe HORIYA (Liberté) et Marc Abel pour le Collectif des Festivals bretons engagés dans le développement durable.

https://www.facebook.com/events/369813353168295/

Fin septembre, je suis montée à  Paris, comme on dit, pour ramener un ami tamasheq sur le chemin du retour et attendre l’arrivée d’un autre ami tamasheq rencontré lui aussi l’an dernier dans ma ville, au fin fond de la Bretagne : Pontivy. A cette occasion, j’ai revu un jeune diplômé originaire de Tombouctou installé aux portes de la capitale française suite à sa titularisation dans une de nos grandes entreprises, choix professionnel résultant d’une incapacité à  durée indéterminée : celle de pouvoir retourner dans son pays, en guerre, pour y concrétiser les projets  de développement qui l’avait amené à s’orienter vers des compétences de management.

Ce qui m’avait frappée d’emblée chez ce jeune homme, c’est sa très grande maîtrise de la langue française et son souhait d’être bien compris dans les réponses qu’il apportait à nos questions suite à la projection d’un très beau film d’une réalisatrice allemande Désirée von Trotha, « Woodstock in Timbuktu ». Cette réalisatrice a fait le choix de partager la vie des hommes et des femmes du désert, plutôt du côté du Niger, mais le film qui était projeté ce jour-là au pied du Mont-Blanc, lors du Festival « La croisée des chemins » mettait en lumière habilement ce qui fait sens entre artistes, organisateurs, bénévoles, habitants, à l’occasion de la mise en place du Festival au désert, dans la région de Tombouctou, dont la dernière édition remonte à 2012.

Chanteuse de Tamikrest, dimanche dernier en concert à Norwich. Magnifique cliché de Richard Shashamane
Chanteuse de Tamikrest, dimanche dernier en concert à Norwich. Magnifique cliché de Richard Shashamane

Depuis cette date, du fait du conflit armé, les artistes ont fui comme une grande partie de la population du Nord-Mali dans les camps de réfugiés et aujourd’hui encore, si vous allez sur le site du Festival au désert, vous y lirez l’expression « en exil ». L’équipe organisatrice continue à œuvrer pour défendre les valeurs de ce festival, notamment en mobilisant pas mal d’énergie et de logistique pour, en marge des nombreux concerts organisés à l’étranger,  mettre sur pied  pour la 2ème année consécutive la Caravane pour la paix, dont le lancement est prévu le 16 novembre prochain à Taragalte au Maroc. Ce projet culturel dans lequel coopèrent trois festivals africains s’adresse directement aux populations réfugiées.

C’est la raison pour laquelle, en solidarité avec ces artistes, ces populations, ces organisations qui ont appris à faire avec les difficultés, le manque de moyens, l’incertitude, j’ai souhaité  faire venir ce film « Woodstock in Timbuktu » à Pontivy et faire témoigner un des musiciens qui était sur la scène de ce festival international en 2012. Après avoir suivi les carrières internationales de TINARIWEN et autres pionniers du blues touareg, comme beaucoup d’autres jeunes de cette région de Kidal d’où il est originaire, Zeidi Ag Baba découvre aujourd’hui qu’il est en mesure de proposer à son tour ses propres chansons, sa propre musique, et de trouver les façons  de partager sa passion sur des scènes qu’il lui est impossible de conquérir pour le moment, en restant dans son pays.

Zeidi Ag BABA en concert à Pontivy, le 24 juillet 2013, avec TADALAT
Zeidi Ag BABA en concert à Pontivy, le 24 juillet 2013, avec TADALAT

https://saforatadalat.wix.com/zeidi-ag-baba

L’an dernier, Zeidi était déjà présent sur la région de Pontivy avec le groupe TADALAT, dont il était alors le bassiste, discret, curieux, ouvert,  et incroyablement communicatif sur scène. Contrairement à Mamatal dont j’évoquais l’éloquence et la maîtrise du discours, Zeidi n’est pas allé suffisamment longtemps à l’école pour s’émanciper, autrement que par la musique, de la condition de sous-développement qu’il partage avec son peuple. Mais aux Houches, au pied du Mont-Blanc, j’ai pressenti qu’il avait en lui une force précieuse, un visa indispensable pour franchir les obstacles nombreux sur la rampe de lancement de tout jeune artiste : une VOIX.

Flash back sur la tournée du groupe TADALAT en 2013 : https://www.terristoires.info/societe/du-desert-malien-au-centre-bretagne-le-bel-espoir-de-tadalat-1403.html


Ce festival « Voix du SAHARA »  se déroulera jusqu’à la prochaine saison des festivals d’été. La soirée de lancement du 6 novembre sera suivie le 27 novembre par la projection de « TIMBUKTU », en avant-première, une fiction cette fois qui nous plonge dans les affres du conflit et du djihad. Le film a créé l’événement au Festival de Cannes cette année, et son réalisateur, Abderrahmane Sissakogui, n’est pas passé loin de la Palme d’or.

Ecouter le reportage sur le projet « Voix du SAHARA » https://www.radiobreizh.net/fr/episode.php?epid=13379


 

 

 

 

 

 

 


02/11/13 : Ghislaine Dupont et Claude Verlon lâchement exécutés dans le désert

« L’Etrangère » est un texte que j’ai écrit dans l’émotion de la nouvelle de l’assassinat à Kidal de deux journalistes français travaillant pour Radio France Internationale, kidnappés alors qu’ils sortaient d’une interview avec l’un des leaders du MNLA.

Voilà de quoi revenir sur cette tragédie du 2 novembre 2013 avec deux articles publiés le 13/11/13 et le 05/03/14

https://www.rfi.fr/afrique/20131114-enquete-sur-les-deux-journalistes-rfi-tues-mali-these-une-prise-otages-ratee-est-privilegiee/

https://www.rfi.fr/afrique/20140305-enquete-assassinat-journalistes-rfi-avance-pas-mali-kidal-claude-verlon-ghislaine-dupont/

Quand je relis ces articles et cette histoire de panne de voiture, je ne peux m’empêcher de faire le lien avec le témoignage de Zeidi Ag Baba, artiste de Kidal qui était présent lors de l’attentat contre la banque de Kidal, en décembre dernier : « le terroriste s’est explosé dans une TOYOTA toute neuve ».

https://www.lexpress.fr/actualite/monde/afrique/mali-au-moins-deux-soldats-de-l-onu-tues-a-kidal_1307597.html

Situation absurde affligeante, s’il en est ! Combo picture of the two Radio France International journalists Dupont and Verlon, who were killed by gunmen in northern Mali

Dis-moi qui tu hais  (L’étrangère)

 

Que tu sois riche trader de la nouvelle Chine

Franc-tireur d’une armée de moudjahidin

Prince de sang condamné à l’exemple

Fantôme sans nom à la porte du  temple

Il y a un cri tout au fond

Tout au fond de l’oubli

C’est ce qu’il cache, lui là-bas,

C’est ce que tu m’arraches, toi ici

Etranger à la peur

Etranger à l’horreur

Juste une ombre, un reflet rebelle

D’une vie qui ne fait que passer

Ne te dérange pas

Je sais, c’est par là

Dis-moi qui tu hais

Je saurais qui tu es

Je hais la fièvre des marchés

Je hais l’exil des réfugiés

Je hais le poids des traditions

Je hais la foule sans nom

Un  cri tranchant,  à vif,  un laser

Pour chaque balle brûle mes chairs

Les chiens  sont à l’affût de leur goût amer

Les yeux brillent, les crocs mordent poussière

Quand l’écho repus sonne la fin du festin

Kidal, ma belle,  je hais ce sang sur tes mains

Kidal, ma soeur, savent-ils que c’est le tien ?

Une femme s’est tue dans le désert

Elle était là pour le cri de tes frères

Etrangère, au prix de la peur

Etrangère, au prix de l’horreur

Que tu sois riche trader de la nouvelle Chine

Franc-tireur d’une armée de moudjahidin

Prince de sang condamné à l’exemple

Fantôme sans nom à la porte du  temple

S’il te reste un cri tout au fond

Tout au fond de l’oubli

Pour ton salut, je t’en supplie

D’une étrangère, chante le nom

Pondi, le 8 novembre 2013


Ecrire pour se faire plaisir : nouvelle rencontre Happylab

Invitation Happylab 2 novembre 6ème rendez-vous initié par le collectif « Les Elles du désert »

Les bretonnes et les bretons ont fêté ce week-end Kalan-gouianv, moment emblématique dans les traditions paysannes mises au ban de nos sociétés dites modernes aussi gourmandes et gaspilleuses que déconnectées du rythme des saisons. Le temps des moissons est derrière nous, mais l’automne fournit aussi son lot de récolte avant l’hiver, un hiver où la nature va se recentrer pour préparer l’éclosion d’un prochain printemps.

Lors du Happylab de mai 2014, Marie-Pascale Boré, habitante de St-Martin-des-Prés, était venue nous parler de cette pertinence à nous reconnecter à l’énergie des cycles, il était donc normal de nous recentrer aujourd’hui même, à l’approche des jours moins ensoleillés que nous venons de connaître, sur l’intimité singulière qui s’explore chaque fois que nous nous autorisons à écouter cette musique intérieure que personne d’autre que nous ne peut mettre en mot.

Je vous invite à prendre le temps de découvrir quels sont les thèmes retenus dans les 4 autres lieux qui accueillent cet après-midi un Café HAPPYLAB, mais bien loin de nos campagnes rieuses quoique de plus en plus désertes : Paris, Lyon, Marseille et Toulouse.

https://www.happylab.fr/rendezvous/

 


B comme Bienvenue [Degemer mat]

Quelle meileure occasion que ce nouveau rendez-vous HAPPYLAB à Pontivy pour vous donner l’envie de suivre les billets de ce  blog qui me permet de rejoindre la communauté de Mondoblog (merci RFI) ?Invitation 5 octobre

Nous en sommes à notre 5ème rencontre et peut-être que vous aussi vous aurez l’occasion de lancer cette initiative originale dans votre ville ou votre campagne. C’est grâce à deux autres femmes dont j’ai fait la connaissance cette année que j’ai pu réaliser ce rêve tout simple : créer un espace d’échange où chacun pourrait venir pousser la porte quand ça lui chante, proposer un sujet ou une activité, sans autre contrainte que se souvenir que chaque premier dimanche du mois à 17h, il y aura du monde pour partager, échanger. Merci donc à Marie-Christine et Marie-Pierre que je vais retrouver tout à l’heure au Marrakech Breizh, sous la tente berbère. Aujourd’hui, nous allons évoquer avec une autre femme, qui habite tout près de Pontivy, la façon dont nous gérons nos énergies. Anke est allemande, mais c’est en Bretagne qu’elle a choisi de vivre.

Pour en savoir plus sur cette belle aventure humaine, voici trois articles, dont celui publié par la revue web TERRISTOIRES, qui offre un beau point de vue sur le monde, celui qui nous montre sous notre meilleur profil, ouvert, positif et créatif ! https://www.terristoires.info/societe/pontivy-les-elles-du-desert-prennent-leur-envol-avec-le-premier-happylab-1630.html

 

Article PJ Article PJ 9 mai 2014